Frédéric VIRET

(1822-1898)
Maître de chapelle et photographe
2 photographies

Paris

Fils d’un couvreur, Frédéric Viret est né le 18 février 1822 à Yerres (Essonne). Agé de 44 ans, il épouse le 10 juillet 1866 à Paris (8e) Louise Michaud, lingère. Le couple n’aura pas d’enfant. Pendant peut-être une dizaine d’années, Frédéric Viret sera à la fois musicien et photographe.

LE MUSICIEN : Nous ne sommes pas documentés sur la formation musicale de Frédéric Viret. Il n’a que 22 ans le 1er septembre 1844 quand il dirige en l’église Saint-Merry dont il est le maître de chapelle une messe solennelle à grand orchestre composée par le violoniste bavarois J. Stiegler. (1) Viret dirigera d’autres messes de ce compositeur en 1845 et 1846.  En mars 1854, Viret « compositeur distingué » publie un volume de chœurs à quatre voix d’hommes ; pour cet important ouvrage, à titre honorifique, il est récompensé par une grande médaille d’or de la Société des sciences industrielles de Paris (section des beaux-arts). (2) En août 1857 puis juin 1858, en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois où il est maître de chapelle, Viret dirige sa troisième messe solennelle pour quatre voix d’hommes, sans accompagnement ». (3) Dix ans plus tard, en 1868, il dirige le jour des Rameaux, une Passion qu’il a composée « Nous connaissons de longue date les œuvres de M. Frédéric Viret, qui est un travailleur et un artiste convaincu. Ses chants du Psalmiste, suite de chœurs inspirés et traités dans le style sobre de l’oratorio, ne sont pas répandus comme ils le méritent… » (4) Saint-Germain-l’Auxerrois, proche du Louvre, étant l’ancienne paroisse des rois de France, c’est dans cette église que sera célébré un service funèbre en hommage au comte de Chambord, prétendant au trône, mort en exil en Autriche. « La messe en musique avec orchestre avait été composée spécialement par M. Frédéric Viret, maître de chapelle de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, qui en dirigeait l’exécution, avec le concours des chœurs et des instrumentistes de l’Opéra et de l’Opéra-Comique ». (5)

LE PHOTOGRAPHE : Associé à Alphonse Frédéric Fraget, (1828-1902), artiste peintre, Frédéric Viret a édité des vues stéréoscopiques.   En 1858, les deux hommes mettent en vente une série de vues stéréoscopiques dont des scènes rurales prises en extérieur. (6)  D’autres séries suivront. Au bas à gauche de leurs vues, ils apposent leurs initiales :

-       Fraget serait l’auteur de celles signées F – V ;

-       Viret de celles signées V – F.  On peut sans risque lui attribuer des vues de la nef de l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois ainsi que de celles de Saint-Gervais et de Saint-Etienne-du-Mont. Il a signé aussi de belles vues mettant en scène des enfants :  les petits dénicheurs d’oiseaux, le jeu de la casserole mais la plus réussie est celle où deux enfants se balancent assis sur un madrier posé sur un tonneau.

Nous ne savons pas à quelle date les deux hommes se sont séparés. En 1863, Fraget participe à la cinquième exposition de la Société française de photographie où il présente des vues stéréoscopiques. (3) Il n’est fait nulle mention de Viret. Celui-ci, durant les années 1860, fera des portraits d’atelier 27, rue de Ponthieu avant de se consacrer exclusivement à la musique.

Rentier, Frédéric Viret est décédé le 3 mai 1898 à son domicile 12, rue de Ponthieu.

Sources :

(1) RetroNews » « La Gazette de France » du 31 août 1844.

(2) RetroNews « Le Charivari » du 21 mars 1854.

(3) RetroNews» « Le Ménestrel » du 9 août 1857 et « Le Gaulois » du 20 juin 1858.

(4) RetroNews « L’Etendard » du 21 avril 1868.

(5) RetroNews « Le Triboulet » du 9 septembre 1883.

(6) https://www.stereotheque.fr/