Louis FERRE

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Photographe d'atelier
1 photographie

Le Mans Sarthe Saint-Brieuc Côtes d'Armor

Louis Ferré, dont on ignore les date et lieu de naissance, a été photographe à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) en 1858 puis au Mans (Sarthe) pendant une quinzaine d’années.

SAINT-BRIEUC : Dans "Le Publicateur des Côtes du-Nord" du 2 janvier 1858, Louis Ferré se présente comme "professeur de photographie" qui donne des leçons aux amateurs. Le public est invité à visiter son atelier situé rue de la Préfecture. Il propose des portraits sur plaque, papier et verre depuis 5 francs. (1) Au printemps 1858, il participe à l’exposition régionale qui se tient à Saint-Brieuc mais n’obtient qu’une mention honorable. Le 31 juillet 1858, Monseigneur Le Mée, évêque de Saint-Brieuc, décède. Quelque temps avant sa mort, Ferré avait fait son portrait. Le photographe revient à l’évêché faire un post mortem du prélat. "Le Publicateur des Côtes-du-Nord" s’en fait l’écho : "Au moment où le diocèse vient de perdre pour toujours celui qui l’administra spirituellement pendant plus de seize années, un grand nombre de fidèles voudront se procurer ses traits. Nous leur recommandons les photographies de M. Ferré. Cet habile artiste a eu l’heureuse inspiration de reproduire par son art le seul portrait ressemblant de Mgr, celui qui rend avec le plus de fidélité les belles proportions de sa tête et jusque la finesse de son regard". Il a aussi reproduit le visage de Mgr sur les tréteaux. On peut donc se procurer à son domicile des copies du portrait du Prélat représentant la nature animée et la nature morte. La ressemblance dans les deux cas est parfaite." (2) Un mois plus tard, le photographe annonce dan la presse locale qu’il s’apprête à quitter Saint-Brieuc "où il réside depuis longtemps déjà". (3)

LE MANS : On ne sait à quelle date précise, Ferré s’est installé au Mans où il va exercer dans un atelier situé rue du Bourg d’Anguy. En 1863, Poitevin, qui est sarthois, accorde à Ferré une licence pour exploiter dans la Sarthe et dans huit départements limitrophes son procédé de photographie au charbon inaltérable. Le Bulletin de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe, s’en fait l’écho : "Un industriel de cette ville, bien connu pour son habileté, M. Ferré, photographe, qui se vante, à bon droit, de posséder un établissement des plus vastes et des plus complets en son genre, a obtenu de M. Poitevin une licence qui l’autorise à exploiter son procédé..." (4) Mais Ferré fera surtout parler de lui en 1866 quand l’un de ses clients l’accusera d’avoir par imprudence causé la mort de son chien. L’homme s’était présenté dans l’atelier de Ferré avec  son animal de compagnie. Après la séance de pose, il était resté sur place et pendant que Ferré accueillait un autre client, il s’était fait ouvrir par un employé le laboratoire, sans doute pour contrôler si le photographe avait réussi ses portraits. Le chien avait avalé du cyanure de potassium et était mort presque aussitôt. Le client avait saisi le juge de paix et réclamé 450 francs de dommages et intérêts. Ferré, arguant "qu’un laboratoire de chimie n’est pas un lieu public où l’on doive introduire des chiens" avait lui aussi demandé des dommages et intérêts. On ignore si le juge de paix les lui accorda. (5)

Le photographe aurait été actif au Mans jusqu’au milieu des années 1870. Après on perd sa trace.

Sources :

(1) "Le Publicateur des Côtes-du-Nord" du 2 janvier 1858 est consultable en ligne sur le site des Archives départementales des Côtes d’Armor.

(2) "Le Publicateur des Côtes-du-Nord" du 7 août 1858.

(3) "Le Publicateur des Côtes-du-Nord" du 28 août 1858..

4) Gallica "Bulletin de la Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe" 1863.

(5) L’article paru dans "L’Union de la Sarthe" a été repris par d’autres journaux de province dont "Le Journal de Vannes" du 28 juillet 1866 consultable en ligne sur le site des Archives départementales du Morbihan