Gaëtan TRUBIANI

(1849-1925)
Photographe d'atelier
4 photographies

Neuilly-sur-Seine Hauts-de-Seine

Gaëtan Vincent Donato Trubiani est né le 8 août 1849 à Aquila (Italie). Artiste peintre et retoucheur de photographie, il est le témoin du photographe Pierre Colombier qui se marie à Vincennes (Val-de-Marne) le 1er mai 1886. C’est dans cette ville que Trubiani rencontre Ernestine Barcq, institutrice. Elle avait épousé un homme beaucoup plus âgé qu’elle. Il décède le  21 novembre 1886. Veuve à l’âge de 27 ans, elle quitte Vincennes et part avec Gaëtan Trubiani. Le couple s’installe au 16, rue Violet à Paris (15e). C’est là que naissent le 10 septembre 1887 leurs jumeaux : Marcelle et Emmanuel qui seront reconnus et légitimés par le mariage de leurs parents le 22 janvier 1889. Sur leur acte de naissance, Gaëtan Trubiani est qualifié d’artiste peintre. Pourtant, il était surtout photographe.

NEUILLY-SUR-SEINE : C’est en 1887 qu’il aurait repris l’atelier du photographe Lucien Roy au 150, avenue de Neuilly à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Le couple et leurs deux enfants y sont domiciliés quand, le 18 mai 1889, Ernestine Trubiani décède à l’âge de 29 ans, cinq mois.après son mariage. Veuf, le photographe ne peut -ou ne veut- s’occuper de ses enfants. Il les confie à l’Assistance publique qui sépare les jumeaux : Marcelle sera élevée en Bretagne dans une famille d’accueil et son frère Emmanuel dans une autre. En 1891, les affaires de Trubiani ne sont pas florissantes. Le 1er avril, il cède son fonds de commerce (1)  à  de Vomane qui ne peut être que son amie Rose-Marie de Vomane (2)  avec  laquelle il vivra pendant treize ans avant de l’épouser.  Malgré cette vente fictive, Trubiani n’échappera pas à la faillite. Déclarée le 5 juin 1891, elle sera clôturée pour insuffisance d’actif. (3) L’atelier de Neuilly sera repris par Léonce Labaure. Rien n’indique que Trubiani ait travaillé dans un atelier de photographie après qu’il a quitté Neuilly.

Le 2 juillet 1904, Gaëtan Trubiani, artiste peintre, épouse à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Rose Marie de Vomane, elle aussi artiste peintre.  Ils sont tous les deux domiciliés au 126, rue de Paris où ils ne resteront pas. Le couple vit chichement de cours privés et de commandes publiques, une ressource qui va fondre dès le début de la Grande Guerre. En 1915, Rose-Marie Trubiani écrit au sous-secrétaire des Beaux-Arts : « Mon mari qui est artiste peintre miniaturiste sur ivoire est attient d’une maladie qui l’empêche de se livrer à tout autre travail qu’à son art et malheureusement comme moi il n’a aucune commande… » (4) Entre 1915 et 1923, l’administration des Beaux-Arts versera de petits secours (entre 150 F et 200 F) au couple.

Agé de 76 ans, Gaëtan Trubiani est décédé le 15 mars 1925 à son domicile 1, rue des Meuniers à Vincennes ; Rose-Marie de Vomane  meurt quelques mois plus tard le 3 décembre 1925 à l’hospice public de Villejuif. (5)

Cette notice a été complétée et sérieusement enrichie grâce aux informations que m’ont fournies Didier Guineheux arrière-petit-fils de Gaëtan Trubiani et Pierre-Yves Corbel qui a fait des recherches sur les femmes-copistes. Il est l’auteur d’une étude sur les « Dépôts des Beaux-Arts dans les communes de la Creuse au XIXe siècle » publiée dans les Mémoires de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, tome 66, 2020-2021.

Sources :

1) Gallica - « Archives commerciales de la France » du 18 avril 1891.

(2) Marie Léonie Camille Caroline  de Vomane, prénom usuel Rose-Marie,  est née le 4 mai 1848 chez l’aubergiste d’Aniane  (Hérault).  Née de père inconnu, elle est la fille de Pierrette Bozonier de Vomane. Domiciliée à Grenoble, elle avait préféré s’en éloigner pour dissimuler sa grossesse.  Rose-Marie fait son apprentissage d’artiste dans les ateliers de Paul Baudry et de Cabanel. Elle est reconnue comme portraitiste (Salon de 1877) mais, toujours à la recherche de travail, sollicite régulièrement les Beaux-Arts pour obtenir des commandes de copies. Elle en obtient 6  entre 1866 et 1895. (source : Pierre-Yves Corbel)

(3) Gallica - « Archives commerciales de la France » du 10 juin et du 1er août 1891.

(4) Archives nationales : F/21/4154/B (source : Pierre-Yves Corbel).

(5) Ces actes de décès ne sont pas en ligne (source : Pierre-Yves Corbel).