Louis Ambroise PERRON

(1861-1923)
Photographe ambulant et sédentaire
4 photographies

Avenes-sur-Helpe Nord Charleville Ardennes Paris Seine

Louis Ambroise Perron est né le 4 octobre 1861 à Saint-Amand-Montrond (Cher). Il semble que ses parents aient assez vite quitté le Berry pour venir travailler à Paris.

PARIS : Louis Perron est photographe quand il épouse le 8 mars 1883 à la mairie du 19e arrondissement Marguerite Collimont, émailleuse (en photographie ?) originaire de Lorraine. Tous les deux sont domiciliés 13, rue Rébeval. Ils partagent un logement avec la mère de Louis, Marguerite Darby, veuve Perron, marchande ambulante et son père Ambroise Darby. A Paris, Louis Perron a une double casquette : il est à la fois portraitiste rue Rébeval dans un quartier populaire de la capitale (1) mais aussi photographe ambulant qui se rend en province dans le cadre de la "Tournée artistique de la Photographie parisienne" qu’il présente comme "La plus importante maison de voyage". Au printemps 1894, il est de passage à Charleville (Ardennes). C’est là, après onze ans de mariage, que leur fils aîné voit le jour.

CHARLEVILLE : Louis Perron ne se sédentarise pas dans les Ardennes juste après qu’il est devenu père. Sur l’acte de naissance de son fils cadet en juin 1895, il est qualifié de photographe ambulant domicilié à Paris rue Rébeval. Son épouse accouche dans leur voiture stationnée avenue de Mézières. Ce n’est qu’à partir de 1898 que Perron apparaît dans la liste des photographes ardennais publiée dans l’annuaire départemental. Il y est inscrit jusqu’en 1906 inclus.

AVESNES-SUR-HELPE : Après avoir quitté les Ardennes, le photographe a opéré rue Cambrésienne à Avesnes-sur-Helpe, ville du Nord située à 80 kilomètres de Charleville. Au dos d’un portrait, Perron mentionne une médaille de la Ville de Paris obtenue en 1901. Cependant, il est probable que le photographe avait déjà travaillé à Avesnes (2) et dans le Nord. (3)

PARIS : Le photographe, son épouse et leurs quatre fils, tous nés à Charleville, s’installent à Pantin (Seine-Saint-Denis) puis à Paris où Marguerite Perron décèdera en novembre 1911. Nous ne sommes pas documentés sur le travail de Louis Perron pendant les vingt dernières années de sa vie dans la capitale. Avait-il un atelier ? Etait-il photographe de rue ? Employé dans un atelier ? En 1919, il est domicilié impasse du Progrès (20e). Il vit avec deux de ses fils Lucien et Louis, démobilisés depuis peu, qui sont aussi photographes. Les deux frères se marient en 1919 à quelques mois d’intervalle. Lucien retournera dans les Ardennes où il sera photographe à Charleville et à Sedan.

Le 22 octobre 1923, Louis Ambroise Perron, qui n’exerçait plus aucune profession, décède à son domicile rue Sauval dans le 20e arrondissement.

Notes :

(1) Un portrait de femme porte au dos les mentions "Photographie populaire - L. Perron - Artiste photographe 60, rue Fontaine-au-Roi (11e) près de la rue Saint-Maur". Il est possible que Louis Perron ait débuté sa carrière parisienne à cette adresse.

(2) Dans son "Répertoire des photographes de France au XIXe siècle" Jean-Marie Voignier mentionne un Perron, photographe à Avesnes vers 1897. Par ailleurs, un Perron, photographe sur la Grand place d'Avesnes est mentionné dans "Le Journal de Fourmies" du 15 novembre 1894. (Cet hebdomadaire est consultable en ligne sur Retronews)

(3) Le 1er mai 1891 à Fourmies (Nord), près de 200 personnes  défilent pour la journée de travail de huit heures. Le groupe fait face à une trentaine de soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Sur ordre de leur commandant, ils tirent sur la foule et tuent neuf personnes dont quatre jeunes femmes et un enfant. "La fusillade de Fourmies" aura un grand retentissement. Une quarantaine de journaux parisiens, de province ou belges enverront des reporters à Fourmies pour couvrir les obsèques des victimes. Un photographe nommé Louis Perron a signé plusieurs épreuves faites sur place quelques jours après l’évènement. Il pourrait s’agir de Louis Ambroise Perron qui aurait été de passage dans le Nord au printemps 1891 lors de l’une de ses tournées artistiques. (Source sur la fusillade de Fourmies : Wikipedia)