Antoine MORIN

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Opticien et daguerréotypeur

Niort Deux-Sèvres Poitiers Vienne

Né en 1800 environ, Antoine Morin est opticien à Niort (Deux-Sèvres) lors de la naissance de son fils Alfred en 1835. Le 15 décembre 1839, "Le Mémorial de l’ouest" annonce que "M. Betbeder, élève de M. Daguerre, se propose de donner, demain lundi, une séance publique sur le daguerroptique (sic) dans laquelle il reproduira une vue de la ville de Niort. Cette séance aura lieu chez M. Morin, opticien, rue des Halles." On ne sait rien d’autre sur ce qui fut sans doute la première démonstration de daguerréotype dans les Deux-Sèvres. Comme d’autres opticiens, Morin va s’intéresser de près à l’invention de Daguerre. En août 1840, lors de l’exposition départementale, il présente une chambre noire qu’il a perfectionnée qui "offre un double avantage : elle peut servir et au système de M. Daguerre et à celui de l’auteur, car, au moyen des deux pieds qui y sont adaptés, la chambre noire peut être dressée perpendiculairement. M. Morin regrette de n’avoir pu exposer cette année le verre objectif qu’il a fabriqué lui-même et qui représente les objets dans leur état naturel, sans avoir recours aux glaces parallèles qui, décomposant la lumière, donne les traits beaucoup pus petits, ce qui enlève au tableau tout le charme qu’il pourrait avoir." (1) Antoine Morin a-t-il proposé aux Niortais de faire leur portrait au daguerréotype ? Sans doute mais cela n’est pas attesté. En revanche, il a été daguerréotypeur à Poitiers (Vienne) où il avait ouvert un commerce rue des Trois piliers (Maison Saint-Nicolas).Dans "Le Journal de la Vienne", daté du 30 décembre 1852, Morin, opticien rue des Trois piliers, prévient les habitants de Poitiers "qu’il fait aussi des portraits au daguerréotype sur plaque et sur papier". Deux ans plus tard, Antoine Morin, opticien à Niort tenant magasin audit Poitiers a fait faillite. Les marchandises et le mobilier de son commerce sont vendus aux enchères en septembre 1854. Malgré cela, l’activité d’opticien et de daguerréotypeur va se poursuivre  à Poitiers. Dans "Le Journal de la Vienne" du 22 décembre 1855, "A. Morin, ingénieur-opticien et artiste photographe" propose aux Poitevins de faire leur portrait sur toile, sur verre et sur papier. Ce "A. Morin" peut désigner Antoine mais aussi  son fils Alfred bien qu'il n'ait que vingt ans. Lors du recensement de 1856, sont domiciliés au 49, rue des Trois piliers Alfred Morin, opticien, âgé de 21 ans, sa mère et son jeune frère. Quid d’Antoine ? Au printemps 1857, de nouvelles publicités sont insérées dans "Le Journal de la Vienne" et là, il n’y a plus d’ambiguïté. C’est "Alfred Morin fils, ingénieur opticien et artiste photographe" qui exerce rue des Trois piliers.

Il est possible qu’Antoine Morin ait été daguerréotypeur itinérant. "Le Journal de Toulouse", daté du 27 juillet 1842, informe ses lecteurs du passage de M. Morin, également opticien, venu momentanément de Montpellier, qui opère chez M. Lebon, libraire. Il reviendra à Toulouse en août 1843. (2)

Sources :

(1) Gallica - Mémoire de la Société statistique du département des Deux-sèvres. 1839 - P. 307.

(2) François Bordes - Encyclopédie historique de la photographie à Toulouse 1839-1914. Editions Privat - 2016

- Images révélées - Poitiers à l’épreuve de la photographie 1839-1914.  Snoeck - 2015

- Une partie de la collection du "Mémorial de l’Ouest" est consultable sur le site des Archives départementales des Deux-sèvres.

- La collection du "Journal de la Vienne" est en ligne sur le site des Archives départementales de la Vienne".

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