Auguste LEPLANQUAIS

(1848-1879)
Photographe d'atelier
3 photographies

Paris Seine Périers - Granville - Coutances Manche

Le 26 octobre 1848 dans le bourg de Périers (Manche), Justine Henriette Julie Leplanquais, lessivière, âgée de 18 ans, met au monde un garçon né de père inconnu et qu’elle ne reconnaitra pas. (1) Il est prénommé Auguste Henry. Sa mère a-t-elle élevé cet enfant sans père ? Il est à craindre que non. En 1862, Justine Leplanquais vit à Gray (Haute-Saône) quand elle met au monde un garçon prénommé Jules Eugène. (2) L’année suivante, toujours à Gray, elle a une fille qu’elle prénomme Monique qui décèdera deux mois plus tard chez le couple où elle était placée en nourrice. A nouveau enceinte, elle accouche le 26 novembre 1865 d’un enfant sans vie de sexe masculin. Sur les trois actes de naissance où le père n’est pas nommé, la mère est réputée sans profession, ce qui interroge. Justine Leplanquais ne restera pas à Gray. Les dernières années de sa vie, elle est fruitière à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). C’est là qu’elle décède le 24 mai 1871 à l’âge de 40 ans.

PARIS : On suppose qu’Auguste Leplanquais a été pendant plusieurs années employé photographe à Paris avant de travailler à son compte Vers 1874, il succède à Augustin Lejeune dans l’atelier du 106, rue de Rivoli. (2) Il y sera actif jusqu’en 1876 puis le revendra à Louis Maurice Bellot.

PERIERS : Le 31 juillet 1876, Auguste Henry dit Leplanquais, photographe domicilié à Paris épouse dans sa commune natale Léopoldine Rosalie Lecanu, employée de commerce. Le couple aura deux enfants dont Alice née le 29 mai 1877 à Périers où son père est photographe. Exercer ce métier dans une commune de 2 600 habitants ne devait pas rapporter beaucoup. Il y en avait cinq fois plus à Granville où le couple Leplanquais s’installe en 1878 ou un peu avant.

GRANVILLE : Dans le port normand qui était aussi une station balnéaire, Auguste Leplanquais ouvre un atelier de pose 61, rue des Moulins - 58, route de Coutances qu’il place à l’enseigne "Photographie Granvillaise". C’est rue des Moulins qu’est né son fils, Ernest Henri, le 30 juillet 1878. Sur son acte de naissance, Léopoldine Lecanu est déclarée sans profession. Or, comme beaucoup d’épouses de photographe au XIXe siècle, elle devait aider son mari dans ses travaux, voire le remplacer quand il se rendait à Coutances où il avait une succursale. Agé de 30 ans, Auguste Leplanquais est mort à Granville le 14 juin 1879. Son chef-d’oeuvre est un assemblage de huit photographies constituant un panorama de Granville qu’Yves Lebrec date de mars 1878. Ce panorama est conservé au musée du Vieux Granville. Veuve avec deux jeunes enfants à élever, Léopoldine Lecanu maintient à flot la "Photographie Granvillaise" ; d’abord seule puis avec son second mari, le photographe Arthur Godard, qu’elle épouse le 26 février 1881.

Cette notice rédigée en collaboration avec Pascal Cordonnier doit beaucoup aux recherches effectuées par le regretté Yves Lebrec, auteur principal du catalogue de l’exposition "Les premiers photographes de Granville 1839-1939". (2003)

Notes :

(1) Sur son acte de mariage célébré à Périers en 1876 -soit cinq après le décès de sa mère, il est précisé qu’Auguste Leplanquais est un enfant naturel non reconnu.

(2) Jules Eugène Leplanquais est reconnu le 9 août 1870 à la mairie de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) par Christophe Eugène Chanot, sergent au 29e de ligne en garnison au fort de Nogent et par Justine Leplanquais, fruitière, domiciliée à Fontenay-sous-Bois.

(3) Dans son "Répertoire des photographes parisiens du XIXe siècle", François Boisjoly fixe à 1873 la date du début d’activité d’Auguste Leplanquais rue de Rivoli. Jean-Marie Voignier dans son "Répertoire des photographes de France l'a situe vers 1875.