Rechercher une photo, un photographe, un lieu...
HERMANN & Cie
(xxxx-xxxx)
Photographe d'atelier
5 photographies
Au début des années 1870, Louis Justin Kling (1834-1899) et son épouse Jeanne Léonide Poinat (1842-1910) reprennent en gérance l’atelier de photographie de Paul Emile Pesme 20, rue de la Chaussée d’Antin à Paris. Ils le placent à l’enseigne Hermann & Cie. A une date qui n’est pas connue, le couple se sépare. Jeanne Léonide Poinat, continue seule sous le nom d’Hermann & Cie puis de Veuve Hermann après le décès de son mari en 1899.
Fils d’un notaire, Louis Justin Kling est né le 10 mai 1834 à Scherwiller (Bas-Rhin). Il est négociant à Paris quand il épouse le 24 mai 1862 à la mairie du 1er arrondissement Jeanne Léonide Poinat, fille d’un propriétaire. Le couple aura un fils Gabriel Léon né le 30 juillet 1864 à Paris (2e). Le 21 mars 1865, Louis Justin Kling, passementier, fait faillite. Il signe un concordat avec ses créanciers qui est homologué le 12 janvier 1866. (1) Quatre mois plus tard, le 22 mai 1866, il crée avec Etienne Colomb Tavernier une société en nom collectif ayant pour objet le commerce des comestibles en tous genres, vins et spiritueux. (2) La société est dissoute dès le 28 août 1866, Kling en étant liquidateur. (3) Quatre ans plus tard, Kling change une nouvelle fois de métier et devient photographe.
HERMANN & Cie : En 1870 environ, Kling et son épouse deviennent gérants de l’ancien atelier de Paul Emile Pesme, 20, rue de la Chaussée-d’Antin à Paris (9e). Après son décès le 1er septembre 1869, son atelier parisien avait été estimé à 15 000 F. et sa succursale de Reims à 1 000 F. (4) Le 6 janvier 1870, le tout est adjugé à Emile Augustin de Verdier de Suze, propriétaire, pour la somme principale de 825 F. (5) Il en confie la gérance au couple Kling qui y opérera sous la raison sociale Hermann & Cie. A Paris, sous le Second Empire, les ateliers de photographie poussaient comme des champignons : près d’une centaine de plus chaque année. Pour se distinguer, la Maison Hermann et Cie devait se spécialiser, ce qu’elle fit en 1873 avec les cartes émaillées « Ce nouveau genre de portraits a le don de plaire à tout le monde, et c’est justice. Mais leur confection, en ce qui concerne le tirage des doubles fons et de l’émaillage, présente de telles difficultés, et occasionne de si nombreux déboires aux photographes, que beaucoup y renoncent. M. Hermann a eu l’heureuse idée, après s’être voué à l’étude des mille détails de l’émaillage et du tirage des doubles teintes, de proposer à ses collègues de se charger de l‘œuvre entière, depuis la retouche du cliché jusqu’au bombage des portraits. Cette idée a été accueillie parfaitement à Paris, où son application est facile ; il fallait s’y attendre ; mais ce qui est tout en faveur de l’idée-mère que vous avez constamment cherché à propager, monsieur, c’est que les photographes de province en sont arrivés, eux aussi, à envoyer leurs clichés, ou tout au moins leurs épreuves, pour ne pas rester en retard sur Paris…. Que M. Hermann achève donc son œuvre, que, faisant davantage encore, il embrasse tous les détails du tirage et du montage des épreuves dans chaque genre, et que d’autres l’imitent dans cette voie si bien tracée par lui… » (6) Le nom du photographe de la Chaussée-d’Antin apparaît aussi dans la presse nationale en octobre 1873 après que la police a saisi chez lui pas moins de cent mille portraits du Prince impérial, le fils unique de Napoléon III, empereur déchu, mort en exil en Angleterre le 9 janvier 1873. (7)
A une date inconnue, le couple Kling procède à une séparation de corps. Désormais, c’est « Mme Hermann », qui dirigera seule l’atelier de photographie. Agé de 64 ans, Louis Justin Kling est mort à son domicile à Bois-Colombes le 8 avril 1899.
Sur l’atelier de photographie Hermann et Cie, Dominique Salva a fait un travail remarquable. Voir sur Wikipedia la notice Mme Hermann.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Hermann
Sources :
(1) Gallica Plouviez Alexandre « Mémorial des faillites et concordats…»
(2) RetroNews « Le Droit » du 27 mai 1866.
(3) RetroNews « Gazette nationale ou le Moniteur universel » du 28 juillet 1866.
(4) Le couple n’a pas conservé longtemps la succursale de Reims qui est rarement mentionnée au dos de leurs portraits.
(5) Durand Marc « De l’Image fixe à l’image animée 1820-1910 » tome 2 - notice Pesme. Archives nationales 2015.
(3) Gallica « Le Moniteur de la photographie » 1er novembre 1873.
(6) Gallica "Le Moniteur" du 13 octobre 1873 et "Le Gaulois" du 11 octobre 1873. Le rédacteur de ce journal s’étonne que la diffusion des portraits du Prince impérial soit prohibée alors que ceux du comte de Chambord, prétendant à la Couronne de France et qui lui ne s’était jamais rallié au drapeau tricolore, circulaient librement. Eugène Rouher, qui avait été ministre de l’Empereur, interviendra auprès du ministre de l’Intérieur afin que Hermann soit autorisé à poursuivre le tirage des portraits du Prince impérial. Celui-ci aura une fin tragique quelques années plus tard. Formé dans une école militaire anglaise, Louis Napoléon Bonaparte s’engagera dans l’armée de son pays d’accueil et participera à la guerre du Zoulouland. Agé de 23 ans, il mourut le 1er juin 1879 sous les coups de sagaie de sept guerriers zoulous.
Notice mise à jour le 6 novembre 2025.