CLEMENCEAU


Daguerréotypeurs itinérants

Orléans Loiret Tours Indre-et-Loire

En juin 1842, MM. Clémenceau s'installent à Orléans (Loiret) où il exécutent des portraits au daguerréotype. On ignore le lien de parenté entre ces deux Clémenceau dont l'un se prénommait Pierre ; sans doute deux frères.Le 8 juin 1842, "Le Journal du Loiret" rend compte de leurs travaux : "On peut juger par les oeuvres de ces messieurs que l'art de faire des portraits au daguerréotype a fait de grands progrès depuis les premiers essais qui  ont été faits dans notre ville. L'expression des yeux s'obtient maintenant qu'on a trouvé le moyen d'opérer à l'ombre ; aussi le daguerréotype rend-il aujourd'hui de véritable portraits au lieu des froides silhouettes qu'il donnait d'abord..."  Nouvel critique favorable  dans "Le Journal du Loiret" daté du 2 juillet 1842 : "On nous a mis sous les yeux plusieurs portraits au daguerréotype de MM Clémenceau qui sont de passage à Orléans. Tous ces portraits sont bien réussis. Des épreuves faîtes pendant la pluie et qui sont venues avec un très bon dessin, réfutent victorieusement cette erreur accréditée qu'il faut du soleil et de la clarté dans l'air pour qu'on puisse opérer au daguerréotype.  Onze commis employés dans une de nos maisons de commerce, se sont fait reproduire, groupés dans un même cadre, par MM. Cémenceau. L'épreuve est parfaite". Lors de leur séjour à Orléans, MM Clémenceau  font une "superbe épreuve daguerienne" de la cathédrale. Après avoir quitté Orléans, ils viennent à Tours (Indre-et-Loire) où ils séjourneront d'août à novembre 1842. Dans son édition du 18 août 1842, "Le Journal d'Indre-et-Loire"  s'en fait l'écho : "Nous avons vu des portraits daguerréotypes d'une netteté et d'une ressemblance parfaites. Nous ne doutons pas que ces artistes, d'un talent infiniment supérieur à ceux que nous avons vus jusqu'à ce jour, n'attirent chez eux un grand nombre de personnes désireuses d'avoir leur ressemblance".  "Le Courrier d'Indre-et-Loire", daté du 2 septembre 1842, est tout aussi élogieux : "La précision avec laquelle les traits se trouvent reproduits n'est pas moins admirable que la dextérité à l'aide de laquelle ils sont fixés au chlorure d'or". A Tours, MM Clémenceau opéraient dans un atelier situé 34, rue de la Scellerie et vendaient 8 Fr leur portrait au daguerréotype. En juin 1843, l'un des deux Clémenceau, sans doute Pierre, revient à Tours "où il ne séjournera que quelques jours".  "Les nouveaux procédés d'après lesquels il a opéré à Pairs pendant six mois l'ont mis à même de profiter des découvertes nouvelles et de faire les portraits très blancs et d'un fini parfait en 15 à 25 secondes". (Journal d'Indre-et-Loire" du 6 juin 1843).

Il est peu probable que les déplacements  en province de MM. Clémenceau se soient limités à Orléans et Tours. Le dépouillement de la presse locale du XXe siècle devrait permettre de trouver des traces de leur passage dans d'autres villes.