Adolphe CLAVIER

(1821-1894)
Photographe d'atelier
1 photographie

Alger - Sétif Algérie Cannes Alpes-Maritimes

Quand il a commencé sa carrière de photographe à Alger, Adolphe Clavier avait  quarante ans ou plus. Nous ne savons rien de la première partie de sa vie, ni comment il s'est formé à la technique de la photographie et donc à la chimie, science qui ne lui était pas étrangère.

Adolphe Clavier est né le 28 septembre 1821 à Saint-Tropez (Var) ; fils de Jean-Jacques Clavier, préposé aux douanes et de Rose Garcin. Adolphe n’a pas fêté ses treize ans quand son père, qui avait quitté les douanes pour devenir bouchonnier, décède à Saint-Tropez le 31 juillet 1834. Après un veuvage de sept ans, Rose Garcin épouse le 30 juin 1841 à Toulon (Var) Laurent Pepouey, cuisinier. Le couple traverse la Méditerranée et ouvre une auberge à El Biar, une commune située dans la périphérie d’Alger. De retour de la chasse, Laurent Pepouey décède à El Biar le 14 mai 1849. Après le décès de son second époux, Rose Garcin déménage à Alger où elle vit en septembre 1851 quand sa fille Joséphine se marie à Saint-Tropez.  Agée de 78 ans, Rose Garcin décède le 22 mars 1868 à son domicile rue Bab Azoun dans la Kasbah d’Alger.  Une rue très prisée des photographes où son fils Adolphe Clavier avait un atelier. Spécialiste de la photographie en Algérie au XIXe siècle, Michel Mégnin a étudié la carrière d’Adolphe Clavier à Alger puis à Sétif. (1) Je n’en retracerai ci-dessous que les grandes lignes.

ALGER : Clavier est l’un des premiers professionnels installés à Alger sans que l’on sache exactement quand il a commencé à travailler à son compte rue Bab Azoun. Un temps, il y sera associé à Richan. Curieusement, Clavier avait placé son atelier à l’enseigne « Photographie Moscovite », ce qui dans la Kasbah, a dû en intriguer plus d’un.  En 1873, Clavier est actif à Alger quand il soumet à la Société française de photographie une formule de collodion sec qui sera examinée à la séance du 9 janvier 1874. Cette formule lui permet « d’obtenir des vues de monuments bien éclairés, en vingt ou trente secondes, des paysages où la verdure domine en quarante à soixante-dix secondes, et enfin des intérieurs de maisons mauresques en deux minutes, alors qu’il fallait un quart d’heure avec le procédé au tannin. »  (2)  Dans cette lettre, il n’est question que de travaux faits en dehors de son atelier. Il le quittait souvent pour photographier dans la rue des Arabes, jeunes et vieux, qui jamais n’auraient eu les moyens de lui commander leur portrait.

SETIF : En 1885, quand il soumet à la Société française de photographie, une épreuve émaillée par un procédé qui lui est propre, (3) Clavier est photographe à Sétif en Kabylie. On n’ignore à quelle date précise, il a quitté Alger pour s’installer 250 kilomètres plus loin. A Sétif, il n'est plus question de « Photographie Moscovite » mais, tout simplement, de la « Photographie A. Clavier » rue Saint-Augustin.

CANNES : Le portrait post mortem ci-dessous en atteste, Clavier, alors qu‘il était installé à Sétif, avait ouvert vers 1884 une succursale boulevard de la Croisette à Cannes (Alpes-Maritimes). (4) A l’instar d’autres professionnels, venait-il y travailler pendant la saison hivernale ? C’est possible. Toutefois, il ne semble pas que Clavier ait été actif très longtemps sur la Croisette.

Septuagénaire, Adolphe Clavier est décédé à Sétif le 11 août 1894.

 Sources :

 (1) http://michel.megnin.free.fr/CDV%20Clavier.html Cette notice est datée d’août 2009.

 (2) Gallica – « Bulletin de la Société française de photographie » Année 1874.

 (3) Gallica – « Bulletin de la Société française de photographie » Année 1885.

 (4)  Jean-Marie Voignier « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle" (1993)