François BOURSAUS

(1812-1891)
Photographe d'atelier
17 photographies

Sainte-Foy-la-Grande Gironde

François Boursaus (1) est né le 16 avril 1812 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) où son père, Jean Boursaus, était tailleur d’habits. L’année précédente, il avait épousé une jeune fille prénommée Jeanne que sa mère avait déposée, à sa naissance, à la porte de l’hôpital de Bergerac. Après François, Jeanne Boursaus mettra au monde cinq autres enfants, presque tous morts en bas âge.

Agé de 24 ans, François Boursaus est peintre vitrier à Sainte-Foy-la-Grande quand il épouse, le 11 mai 1836, Suzanne Byla, fille d’un ferblantier qui habitait dans la même rue que lui.  Trois jours plus tôt, les futurs époux avaient signé un contrat de mariage devant notaire. L’apport de François Boursaus se limitait à une somme de 600 F en meubles meublants, marchandises ou créances ; celui de Suzanne Byla s’élevait à 729 F. En octobre 1847, alors qu’il est toujours peintre vitrier, François Boursaus obtient un brevet pour exercer la profession de libraire à Sainte-Foy-la-Grande. (2)   Prolongement naturel de son commerce, il ouvre un cabinet de lecture où les Foyens, moyennant une faible rétribution, pouvaient lire la presse et emprunter des livres qu’ils n’auraient pu acheter.

LE PHOTOGRAPHE : Peintre vitrier et libraire, François Boursaus élargit son champ d’activités en devenant photographe, le seul, bien évidemment, dans cette ville de 3 200 habitants. (3) En 1851, il est assez expérimenté pour faire deux portraits de Mlle Cazalis, qu’il lui vendra 20 F. En 1852, il envoie trois épreuves à « La Lumière » sans que l’on sache si c’étaient des portraits ou des vues de sa commune : « Nous remercions M. Boursaus de Sainte-Foy-la-Grande des trois épreuves qu’il nous a envoyées. Selon son désir, nous les avons fait examiner par plusieurs artistes qui les ont trouvées fort belles. Il serait à désirer, peut-être, que les détails, si bien venus dans les clairs et dans les demi-teintes, fussent plus distincts dans les ombres. Malgré cette observation, nous devons dire que M. Boursaus a tout lieu de se féliciter du résultat auquel il est arrivé ». (4) Ces encouragements émanant d’artistes de la capitale ont dû réjouir Boursaus mais il garda la tête froide. Se consacrer uniquement à la photographie dans une petit ville n’était pas raisonnable. Longtemps François Boursaus sera libraire et photographe. Son deuxième métier prendra son essor durant la première moitié des années 1860. (5) Sur une facture de 1861, il se présente comme un spécialiste des « portraits photographiques carte de visite ». Moins coûteux, ces portraits lui permirent d’élargir sa clientèle parmi laquelle la communauté protestante de la ville est très largement représentée :  Denis Chaput-Vigouroux l’évalue à 80 % des personnes identifiées.. A partir de 1866, Boursaus envisagea de céder son fonds de commerce de libraire pour se consacrer exclusivement à la photographie. Le projet n’aboutira que plus tard. En 1874, François Boursaus est toujours répertorié en tant que libraire-papetier et photographe. Il semble que son activité de portraitiste commercial se soit amenuisée dès la deuxième moitié des années 1870.

François Boursaus, propriétaire est décédé à Sainte-Foy le 1er août 1891 à l’âge de 79 ans.

Cette notice doit tout aux recherches effectuées par Denis Chaput-Vigouroux dont il a publié une synthèse richement illustrée dans le Cahier des Amis de Sainte-Foy n°122 (2023)

https://www.saintefoylagrandehistoire.com/

 Notes et sources :

(1) Patronyme à l’orthographe variable : Boursaus, Bourseau, Bourseaus...

(2) Ernest Labadie, Notices biographiques sur les imprimeurs et libraires bordelais du XIXe siècle (1900)

(3) On ne sait pas à quelle date précise Boursaus a commencé à faire des portraits à titre professionnel, probablement en 1851 mais peut-être dès 1850. D’autre part, nous ne sommes pas documentés sur la technique qu’il a employée à ses débuts : daguerréotype ou photographie sur papier ?

(4) Gallica « La Lumière » du 19 juin 1852. Le 9 février 1851, la Société héliographique publie à Paris le premier numéro de « La Lumière » ; revue qui sera longtemps la « bible » de tous ceux qui se passionnaient pour la photographie… dont un libraire de Sainte-Foy-la-Grande

(5) En l’absence d’archives, il est impossible de savoir combien François Boursaus a fait de portraits Parmi ceux qui ont été conservés, Denis Chaput-Vigouroux en a déjà recensés 150. Il pense que c’est une production importante comparée à celle de photographes qui opéraient sous le Second Empire dans des villes de la même taille que Sainte-Foy-la-Grande.