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Achille BOUIS
(1833-1914)
Photographe d'atelier
2 photographies
Fils d’un corroyeur, Antoine Alcide -dit Achille- Bouis est né le 10 décembre 1833 à Toulouse (Haute-Garonne). Plus tard, ses parents reviennent à Montauban (Tarn-et-Garonne) (1) où ils s’étaient mariés vingt ans plus tôt et où étaient nés leurs trois aînés. En 1849, Achille, âgé de 15 ans, élève à l’Ecole de géométrie et d’arithmétique appliquées aux arts et métiers de Montauban, obtient un deuxième prix à l’épreuve de dessin d’après la bosse et un premier prix l’année suivante. (2) Rien n’atteste qu’il ait poursuivi ses études à l’Ecole des beaux-arts et des sciences industrielles de Toulouse. On ne sait quel métier il a exercé avant de devenir photographe professionnel. En 1862, c’est en tant que photographe amateur qu’il participe à l’exposition départementale des produits de l’Industrie. Le jury lui accorde une médaille de bronze pour « deux ou trois portraits admirablement venus et offrant d’heureux effets de lumière ». (3)
MONTAUBAN : En 1865, Achille Bouis débute sa carrière de photographe professionnel dans son atelier sis rue du Vieux-Poids qu’il place à l’enseigne « Photographie montalbanaise ». Il y sera actif plus de quarante ans. Au XIXe siècle, Achille Bouis a été le professionnel le plus connu de la ville et du département. En plus de ses portraits d’atelier, on lui doit des vues de Montauban mais il ira aussi jusque dans le Cantal photographier les travaux d’art des nouvelles lignes de chemin de fer. (4) Membre de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, il sera nommé conservateur du musée Ingres. En décembre 1899, le conseil municipal reconnaissant que Bouis avait mis « le musée en parfait état et qu’il y consacrait beaucoup de zèle et d’intelligence » décide de porter son traitement annuel à 500 F. (5) En janvier 1908, Achille Bouis, photographe et conservateur du musée Ingres, est nommé officier d’académie. (6)
Agé de 80 ans, il est décédé à Montauban le 18 juillet 1914. C’est sans doute son fils Georges (7) qui lui a succédé avant de céder le fonds de commerce en 1921 à Frédéric Jaubert.
Sources :
(1) C’est probablement en 1843 que les Bouis reviennent à Montauban. Dans la nécrologie du photographe publiée dans « L’Ariège pittoresque » du 23 juillet 1914, il est écrit que « M. Bouis s’était installé en 1843 dans la préfecture du Tarn-et-Garonne en qualité de photographe d’art ». Achille Bouis n’avait que dix ans en 1843 et ne devait guère s’intéresser au daguerréotype.
(2) Gallica « Le Courrier de Tarn-et-Garonne » des 25 août 1849 et 24 août 1850.
(3) Gallica « Le Courrier de Tarn-et-Garonne » du 5 juin 1862.
(4) Gallica « Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne » 1891. Page 324.
(5) Gallica « Le Courrier de Tarn-et-Garonne » du 4 décembre 1899.
(6) Gallica « Le Journal officiel de la République française » du 20 janvier 1908.
(7) Le 18 octobre 1895, Georges Bouis (1876 - ?) photographe, âgé de 19 ans, signe un engagement volontaire de quatre ans au 6e régiment de hussards. Placé dans la réserve en octobre 1899, il a pu travailler avec son père jusqu’à ce qu’il soit mobilisé le 7 août 1914. Pendant la Grande Guerre, c’est sans doute un employé de l’atelier qui, sous le nom d’Achille Bouis, a fait le portrait du Poilu ci-dessous.