Etienne BAUDY (neveu)

(1839-1891)
Photographe ambulant et sédentaire
2 photographies

Bordeaux Gironde Epinal - Remiremont Vosges Verdun Meuse

Etienne Baudy est le deuxième des huit enfants de Joseph Baudy et Marguerite Gourdy ; tous sont nés dans la Creuse entre 1837 et 1859, excepté Etienne qui a vu le jour le 13 avril 1839 à Grézieu-la-Garenne (Rhône), où son père, maître-maçon, travaillait sur un chantier. (1)  De retour dans la Creuse, Joseph Baudy et son épouse s’installent à La Nouaille, un bourg de 1 400 habitants, à 18 kilomètres d’Aubusson. Secondé par son épouse, Joseph Baudy y tient une auberge tout en continuant à travailler dans le bâtiment. C’est à La Nouaille qu’Etienne Baudy a vécu jusqu’à l’adolescence.  Après, il a pu travailler dans le bâtiment en tant que fumiste. Un métier que le frère de son père, prénommé lui aussi Etienne, avait exercé à Lyon.  En 1861, l’oncle ouvrira un atelier de photographie à Bordeaux et emploiera son neveu

BORDEAUX :  En 1861, Etienne Baudy (oncle), opère rue Sainte-Catherine, la grande rue commerçante de la ville.  Par la suite, il ouvrira deux succursales, l’une 19, rue Gouvion : l’autre 14, rue Castillon C’est là qu’Etienne Baudy (neveu) est recensé en 1866.  Il est l’associé de son oncle. Des portraits d’actrices sont signés au verso E. Baudy & Cie – Photographes - 14, rue Castillon.  C’est sans doute en 1867 que l’oncle ferme ses ateliers bordelais et part à Lyon. Son neveu reste à Bordeaux mais n’y fera plus de portraits.

PHOTOGRAPHE ITINERANT : Le 22 octobre 1868, Etienne Baudy, fumiste à Bordeaux, épouse Victoire Campech, âgée de 19 ans, fille d’un père non dénommé et d’une ménagère. Les deux premiers enfants du couple naissent à Bordeaux en 1869 et 1873 où leur père est fumiste ; le troisième, une fille, serait née en 1875 à Toulouse (Haute-Garonne). (2) A cette date, Etienne Baudy aurait repris son métier de photographe qu’il va pratiquer en itinérance pendant une dizaine d’années. (2)   En décembre 1876 et mai 1878, il est photographe domicilié à Limoges (Haute-Vienne) quand sa femme accouche de deux filles à Aubusson. (3)  Leur dernier enfant voit le jour à Besançon (Doubs) où Etienne Baudy a été rejoint par le benjamin de la fratrie Emile Baudy (1859-1890) photographe comme son aîné.  Et quand Emile se marie le 11 décembre 1883 à Baccarat (Meurthe-et-Moselle), il a pour témoin son frère Etienne, domicilié à Montauban (Tarn-et-Garonne). Ce fut peut-être le terminus d’un périple professionnel dont nous ne connaissons que quelques étapes. Quand il se sédentarise à Epinal (Vosges), Etienne Baudy conserve l’enseigne « Grande Photographie Lyonnaise ». Etait-il le seul à opérer à cette enseigne ou la partageait-il avec son oncle Etienne, photographe à Lyon, avec lequel il aurait été associé ?

EPINAL :  En 1885, Etienne Baudy s’installe à Epinal (Vosges) d’abord rue Gambetta puis au 12, rue des Petites-Boucheries où il succède à Alexis Plubel. Le photographe, sa femme et leurs cinq enfants sont recensés à cette adresse en 1886. Etienne Baudy aurait opéré à Epinal jusqu’en 1890 avant de partir à Verdun (Meuse). (4)

REMIREMONT :  Baudy avait une succursale rue Maucervelle à Remiremont, commune située à 27 km au sud d’Epinal. Là, il avait repris l’atelier que Laveuve avait fermé fin 1887. En 1890, c’est Laheurte qui succédera à Baudy. (5)

VERDUN : En 1890, le photographe quitte la préfecture des Vosges (23 300 habitants en 1891) et part à Verdun, sous-préfecture de la Meuse, (18 300 habitants). Sa carrière y sera brève. Le 18 décembre 1891, il meurt à son domicile rue Saint-Sauveur à l’âge de 52 ans.  (6)

 Sources :

(1) Geneanet – arbre généalogique de Jean-Claude Baurier.

(2) Pendant les premières années où il a été photographe itinérant, Baudy a pu travailler avec Charles Bacou à l’enseigne « Photographie pour tous » ». Quand Bacou, photographe, domicilié à Toulouse, s’est marié à Rive-de-Gier (Loire) le 2 juin 1876, il avait pour témoin Etienne Baudy, photographe, âgé de 37 ans, domicilié à Bordeaux.

(3) Clémence Baudy, fille d’Etienne, est décédée à Aubusson le 4 août 1879 à l’âge de 5 ans. Elle serait née à Toulouse en 1874 mais je n’ai pas retrouvé son acte de naissance. Par ailleurs, François Bordes ne recense aucun Baudy dans son « Encyclopédie historique de la photographie à Toulouse - 1839-1914 ».

(4) Bien que sa présence à Limoges soit attestée en 1876 et 1878, Baudy n’est pas mentionné par Jean-Marc Ferrer et Etienne Rouziès dans leur livre « Une histoire de la photographie à Limoges - 1839-1914 »

(5) « Patrimoine photographique des Vosges (1840-1950) un héritage pour demain » Catalogue de l’exposition organisée par les Archives départementales des Vosges en 200. A l’instar de Jean-Marie Voignier dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle », l’auteur de la notice fait un amalgame entre Etienne Baudy, photographe à Epinal, et son frère Emile qui opérait à Saint-Dié.

(6) L’atelier de la rue Maucervelle verra passer plusieurs photographes en quelques années : d’abord Emile Guise, jusqu’en 1885. Il est remplacé brièvement par Marguerite Augustine Campagne, veuve Gorlier, photographe comme son défunt mari, qui est recensée avec ses deux filles rue Maucervelle en 1886. Laveuve (sans doute Camille Charles Laveuve, photographe à Verdun) prend le relais en 1887-1888 puis le transmet à Etienne Baudy qui le repassera à Ernest Laheurte en 1890. (« Patrimoine photographique des Vosges (1840-1950) un héritage pour demain » Catalogue de l’exposition organisée par les Archives départementales des Vosges en 2006).

(7) Dans son « Répertoire des photographes de France au XIXe siècle » Jean-Marie Voignier indique que Baudy a été actif à Verdun de 1893 à 1898. Or Etienne Baudy est décédé en décembre 1891, un an après son frère Emile, photographe à Saint-Dié. La veuve d’Emile lui succèdera et sera longtemps photographe à Saint-Dié ; celle d’Etienne, qui avait encore trois enfants à sa charge, ne remplacera pas son mari dans l’atelier de la rue Saint-Sauveur. Elle repartira à Bordeaux où elle s’était mariée treize ans plus tôt. Avant de quitter la Meuse, elle a pu céder le fonds de commerce à un photographe qui aurait opéré sous le nom de Baudy.