Etienne Ferdinand MULNIER

(1784-1854)
Portraitiste et photographe.

Paris Seine

Etienne Ferdinand Mulnier est né le 5 juin 1784 à Saint-Domingue. Son père, Jean-Baptiste Ferdinand Mulnier (1757-1836), natif de Nancy (Meurthe-et-Moselle), commence à étudier la peinture avant de s'embarquer à l'âge de 20 ans pour l'ile de Saint-Domingue où il épouse une créole. Après la révolte des esclaves de 1791, la famille quitte l'île et s'installe à Nantes (Loire-Atlantique).  Peintre miniaturiste  de talent, Jean-Baptiste Ferdinand  se créé auprès de la bourgeoisie locale une belle clientèle. Son fils Etienne Ferdinand, né à Saint-Domingue le 5 juin 1784, prend la suite de son père  en 1825 environ. Il semble qu'il ait d'abord fait carrière dans l'armée car sur l'acte de naissance de l'un de ses enfants, en février 1817, il est qualifié d'officier retraité. Etienne Ferdinand poursuit sa carrière de portraitiste dans la capitale  tout en se déplaçant en province. Le 20 novembre 1847, "Le Journal d'Indre-et-Loire" annonce son passage à Tours "M. Mulnier père, peintre de portraits en miniature et à l'aquarelle, dont le talent est généralement connu et si justement apprécié, vient d'arriver à Tours, où il ne pourra résider que peu de jours..."  Mais, durant les années 1840, de plus en plus de Français renoncent à commander leur portrait à un peintre au profit du daguerréotype . Pour les artistes,  les photographes sont de sérieux concurrents mais aussi parfois des alliés.   La preuve, en octobre 1852, le photographe Barbou assigne devant le tribunal de commerce de Paris M. Mulnier, peintre de portraits (on suppose qu'il s'agit de Mulnier père et non de son fils Ferdinand). "La Gazette des tribunaux"  nous explique que Mulnier "pour obtenir une ressemblance plus parfaite, copiait sur la toile les épreuves photographiques obtenues par M. Barbou au lieu de peindre d'après nature". Pour ses travaux, Barbou réclamait le paiement  de 603 F  au peintre  Le tribunal de commerce se déclarât incompétent "attendu qu'une association entre deux artistes, dans l'intérêt de l'art, ne constituait pas un fait commercial". Pour s'épargner de nouveaux désagréments, Mulnier avait deux solutions : devenir lui-même photographe ou travailler avec l'un de ses fils.  C'est, semble-t-il ce qu'il fit. Dans son édition du 9 mars 1854, "Le Journal du Loiret" nous informe que  "M. Mulnier, peintre-photographe, rue Jeanne d'Arc 33, ne compte plus rester à Orléans que quelques jours. Les personnes qui voudraient recourir à son art aussi gracieux pour le dessin qu'infaillible pour la ressemblance feront bien de se hâter". Après Orléans, ce sera Tours (Indre-e-Loire). "Le Journal d'Indre-et-Loire », daté du 19 avril 1854, annonce l'arrivée à  Tours de M. Mulnier père, l'un des premiers peintres en miniatures de Paris qui était déjà  venu en Touraine quelques années plus tôt « cette fois, il est accompagné de l'un des meilleurs photographes de la capitale. Les amateurs pourront se convaincre de la supériorité des portraits photographiques de M. Mulnier sur ceux vus jusqu'à  ce jour ». Il opère 3 rue Royale. Nouvelle annonce le 6 mai 1854 par laquelle « M. Mulnier dont les portraits au daguerréotype retouchés ont le mérite des plus belles miniatures » rappelle qu'il ne fait qu'un court séjour à  Tours. On peut supposer que "l'un des meilleurs photographes de la capitale" n'était autre que le fils cadet d'Etienne Mulnier, Ferdinand,  alors âgé de 37 ans. Sous le Second Empire, dans son atelier du boulevard des Italiens, il verra passer beaucoup d'artistes et de notables. Le frère aîné de Ferdinand, Nelson Mulnier, sera quant à lui  photographe à Marseille vers 1865.

La tournée d' Etienne Ferdinand Mulnier,  sur les rives de la Loire au printemps 1854, sera la dernière. Agé de 70 ans, il décède à Paris le 29 décembre 1854.

Sources :

- Adrian Darmon - Les miniaturistes de Nancy et de Lorraine sur le site ArtCult

- Marc Durand - De l'Image fixe à l 'image animée 1820-1910 - Archives nationales (2015)

- Gallica - "La Gazette des tribunaux"

- Aurelia - bibliothèque numérique d'Orléans -  "Le Journal du Loiret"