Charles Jules De LAFOLLYE

1817-1888
Directeur des lignes télégraphiques. Photographe amateur.

Amboise Indre-et-Loire Tours

Photographe amateur, Charles Jules de Lafollye a fait carrière sous le Second empire dans le service des télégraphes.

Après avoir exercé dans le Loir-et-Cher et la

Gironde, il est nommé en 1859 inspecteur divisionnaire des lignes télégraphiques à  Tours. En 1878, lors de la fusion du service des télégraphes avec celui de la poste, il est mis à  la retraite. Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur le 14 août 1865.

Le photographe amateur.

Charles Jules de Lafollye ne s'est pas contenté de pratiquer la photographie en amateur, il a mis au point une technique visant à  reproduire au moyen de la lithographie les épreuves photographiques. Lors d'une séance de la Société archéologique de Touraine, en mai 1863, M. Bourassé rappelle « qu'à  diverses reprises on s'est occupé de rechercher s'il ne serait pas possible d'arriver à  former une collection de photographies des monuments de notre pays, la photographie pouvant seule fournir une reproduction parfaitement exacte et vraiment authentique de nos richesses monumentales. Mais la Société a toujours été arrêtée par deux obstacles : la dépense considérable d'abord, puis l'altération inévitable des images photographiques. Or, ces deux difficultés se trouvent aujourd'hui levées grâce aux savantes et ingénieuses recherches d'un honorable fonctionnaire de notre ville. M. de la Folie (sic), inspecteur divisionnaire des lignes télégraphiques à  Tours, a trouvé le moyen de transporter directement sur la pierre lithographique par un procédé qui lui appartient les images données par l'appareil photographique. Ce procédé est si parfait qu'on peut immédiatement tirer un grand nombre d'exemplaires sans être obligé de retoucher le dessin. M de la Folie, non seulement autorise la Société à  profiter de son invention mais encore se met à  sa disposition pour reproduite tous les monuments qu'elle désirerait faire photographier ».

Charles Jules de Lafollye baptise le procédé qu'il a inventé « le procédé Follygraphique ». En 1864, il envoie à  la Société française de photographie un document d'une dizaine de pages intitulé « Note sur un procédé à  l'encre grasse des Images photographiques ». Il joint à  cette notice une planche extraite du Bulletin de la Société archéologique de Touraine représentant l'abside de l'ancienne église de Cravant tirée à  600 exemplaires sur pierre lithographique selon le procédé Follygraphique. Cet envoi à  la SFP vient à  l'appui de sa candidature au concours ouvert en 1856 par le duc de Luynes qui voulait encourager les recherches dans le domaine de la technique photographique L'inventeur du meilleur procédé photomécanique se voyant remettre une somme de 8.000 francs. Le prix sera remporté en 1867 par Alphonse Poitevin.

De son côté, Charles Jules de Lafollye continue à  défendre son procédé Follygraphique et participe, à  ce titre, à  l'Exposition universelle de Paris en 1867.

A Tours, son procédé sert à  illustrer l'ouvrage de Jean-Jacques Bourassé et de l'abbé Chevalier intitulé : « Recherches historiques et archéologiques sur les églises romanes en Touraine du VIe au XIe siècle ». Publié en 1869, il comprend 45 planches follygraphiques exécutées par Charles Jules de Lafollye qui « avec zèle, courage et persévérance » a parcouru la Touraine pour photographier ses monuments antiques.

1870-1871 : la réduction photographique des dépêches.

A l'automne 1870 quand Paris est assiégée par les Prussiens, la Délégation du gouvernement provisoire s'installe à  Tours. Les communications entre les deux villes se font par pigeon voyageur. Afin que chaque pigeon puisse transporter le maximum de dépêches, il est décidé d'en faire une réduction photographique. Inspecteur des lignes télégraphiques en Indre-et-Loire et photographe amateur, Charles Jules de Lafollye va jouer un rôle important dans l'organisation de ce service postal. Il travaille en lien étroit avec le photographe Gabriel Blaise.

Charles Jules de Lafollye et le catholicisme social.

Conservateur, catholique fervent, Charles Jules de Lafollye n'hésita pas à  travailler avec le gouvernement de la Défense nationale qui se mit en place après la proclamation le République le 4 septembre 1870 et plus particulièrement avec la Délégation du gouvernement provisoire installée à  Tours.

Après sa mise à  la retraite en 1878, il se consacre à  la promotion du catholicisme social en Touraine. Au début de la IIIe République beaucoup de catholiques s'inquiétaient de la déchristianisation de la population ouvrière des villes. Pour y remédier ils mettent en place des cercles catholiques ouvriers. A Tours, de Lafollye sera l'un des responsables de ces cercles. En juin 1878, il assiste à  Paris à  l'assemblée générale des cercles ouvriers et catholiques et en fait un compte-rendu dans « Le Messager d'Indre-et-Loire », journal dont il l'un des actionnaires.

Parallèlement, il publie trois brochures sur la question sociale :

- Recherche d'un intérêt commun entre patrons et ouvriers. 23 pages (1880).

- La question sociale. Intérêt commun entre patrons et ouvriers. 69 pages. (1881). Ce texte avait été publié en cinq parties par le quotidien « L'Univers » en septembre 1881.

- La question sociale. Du salaire dans l'industrie.. 11 pages.(1882).

Par ailleurs, Charles Jules de Lafollye est le correspondant en Touraine du journal « L'Univers » que dirige Louis Veuillot, catholique ultra-montain.

Dernières années en Gironde.

Son fils unique Henri était mort en 1876 à  l'âge de vingt-un ans, son épouse, née Alix Pescherard, décède en novembre 1881. Deux ans plus tard, Charles Jules de Lafollye quitte la Touraine et épouse à  Bordeaux Marie Eliette Pons, veuve de Jean Firmin Pépin. Le couple se partage entre Bordeaux et Saint-Genès- de-Lombaud, un village de Gironde dont Charles Jules de Lafollye était le maire quand il mourut à  Paris le 5 mai 1888.

On ne sait ce que devint son oeuvre de photographe après sa mort.

Source :

Une invention du XIXe siècle. La Photographie. Collections de la Société française de photographie. Catalogue de l'exposition de la Bibliothèque nationale. 1976

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