Albert COLLARD Fils

(1843-?)
Photographe d'atelier
1 photographie

Paris

Troisième enfant d’une famille de huit, Albert François Collard est né le 29 janvier 1843 à Poitiers (Vienne) où son père Hippolyte Auguste Collard était doreur sur bois.  Au printemps 1850, tout en poursuivant son travail de doreur, son père commence à faire des portraits au daguerréotype dans la grande terrasse vitrée qu’il a fait aménager. Après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, le photographe, fervent républicain, très lié aux socialistes, est condamné à la déportation à laquelle il échappera puisqu’il sera gracié le 5 janvier 1853. (1) Qu’importe, Collard sent le soufre et a perdu une partie de sa clientèle. Il quitte Poitiers et revient à Paris où il s’était marié en 1838 et avait fait son apprentissage de doreur.   Vers 1855, il ouvre son premier atelier parisien.  Dans la capitale, il  travaillera avec ses deux frères cadets Jules (1829-1867) et Victor Brutus (1832-1885).  D’abord portraitiste, Hippolyte Collard s’oriente vers la photographie industrielle. Il devient le photographe officiel des Ponts et Chaussées (2) ce qu’il ne manque pas de rappeler sur le recto de ses portraits. Formé par son père, Albert François Collard fera une carrière beaucoup plus terne se limitant aux portraits d’atelier.

En mars 1877, il prend à bail une terrasse et deux pièces dépendant  d’une maison sise 54, boulevard Voltaire (11e) où il aménage un atelier qu’il place à l’enseigne « Photographie Voltaire ». (3) Il est déclaré en faillite en septembre 1881 ; le dossier ne sera clos qu’en février 1883. Entre-temps, il a cédé son fonds de commerce à Henri Ribalier. (4)  Après cet échec, Albert Collard  poursuit sa carrière 60, rue du Château d’Eau (10e), associé à Lacoste. Une association sans lendemain.

En 1887, Collard est domicilié 23, rue de la Chapelle (18e) où il opère à l’enseigne « Photographie de la Renaissance ».  Il revient ensuite dans le 10e arrondissement et s’installe 6, passage du Désir où son fils Albert Georges  (5) est domicilié en juin 1894.

La date et le lieu du décès d’Albert Collard ne sont pas connus. En 1911 sa veuve et leur fils Albert Georges, photographe, sont recensés à Provins (Seine-et-Marne).

Sources ;

(1)    Isabelle-Cécile Le Mée « Augustin Hippolyte Collard (1812-1893). Doreur, photographe et activiste politique 1830-1853 » dans « Images révélées – Poitiers à l’épreuve de la photographie ».   (2015).  En 1989, Isabelle-Cécile Le Mée a consacré son mémoire de maîtrise à « Collard Auguste Hippolyte et son atelier central de photographie » complété par le « Catalogue des oeuvres conservées dans les bibliothèques publiques parisiennes ».

(2)     Isabelle-Cécile Le Mée « Collard, photographe des Ponts et Chaussées » dans « Histoire de l’Art »,  1991,  n° 13/14.

(3)    Marc Durand  - « De l’image fixe à l’image animée 1820-1910 » Archives nationales (2015).

(4)    Gallica – « Archives commerciales de la France » 29 septembre 1881, 2 et 30 octobre 1881 et 8 février 1883.

(5)    Albert Georges Collard (1868- ?), fils d’Albert, avait signé le 31 mai 1887 un engagement volontaire de cinq ans pour le 2e régiment d’infanterie de marine.  Il était alors photographe domicilié chez ses parents 23, rue de la Chapelle. Son registre matricule précise qu’à la date du 11 juin 1894, il vivait 6, passage du Désir. Cinq ans plus tard, il déménagera 31bis rue de Dunkerque.