Jacques Théophile COGNACQ

(1817-)
Daguerréotypeur puis photographe

La Rochelle Charente-Maritime

Jacques Théophile Cognacq est né le 9 octobre 1817 à Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime) où son père, Jacques Cognacq (1796-1851), était orfèvre et par la suite greffier du tribunal de commerce. Veuf, il se remarie le 10 septembre 1838, avec Louise Fanny Button, fille d’un capitaine de commerce qui était décédé au Sénégal. Une semaine après son père, Jacques Théophile Cognacq épouse Mélanie Button, la sœur de Louise Fanny et devient ainsi le beau-frère de son père. En 1842, Jacques Cognacq déménage à Marans (Charente-Maritime) où il sera agent de change. Pendant une dizaine d’années, Jacques Théophile gère seul le commerce d’orfèvrerie-joaillerie à Saint-Martin-de-Ré. Le 24 janvier 1851, son père, qui avait fait de mauvaises affaires, se suicide à Marans. (1) Quelques mois plus tard, Jacques Théophile quitte l’ile de Ré et ouvre un commerce de bijouterie-orfèvrerie à La Rochelle (Charente-Maritime).

DAGUERREOTYPEUR PUIS PHOTOGRAPHE ; Alors qu’il est encore orfèvre à Saint-Martin-de-Ré, Jacques Théophile Cognacq s’intéresse de près à la technique du daguerréotype. Quand il s’en sent capable, il commence à faire des portraits.   Il semble qu’il ait débuté à La Rochelle en juillet 1849. Sans le citer, « L’Echo rochelais » fait son éloge dès le 24 juillet : « Un peintre qui paraît avoir apporté de notables perfectionnements à l’admirable procédé connu sous le nom de Daguerréotype, doit sous peu de jours arriver dans notre ville. Il s’est fait précéder par une série de portraits en pied et en buste… Tout cela est d’une netteté, d’une pureté remarquable… » (2) Il reviendra à La Rochelle au printemps suivant. (3) Cognacq est encore recensé à Saint-Martin-de-Ré au printemps 1851 mais à la fin de l’année il est domicilié 42, rue du Palais à La Rochelle. Là, il poursuit sa carrière de daguerréotypeur puis de photographe tout en continuant à vendre des bijoux et de l’orfèvrerie. A l’automne 1856, la ville de La Rochelle organise une Exposition des produits de l’industrie et des arts industriels ; les deux photographes rochelais, Jacques Théophile Cognacq et Gabriel Edouard Chasteau obtiennent chacun une médaille de bronze. (4) Quand Cognacq a commencé à faire des photographies sur tirage papier, procédé qui s’était peu à peu substitué au daguerréotype, l’un des problèmes auquel était confronté tous les professionnels était la conservation du papier positif. Le photographe rochelais se vantera d’avoir été le premier, en juin 1858, à avoir découvert les propriétés du chlorure de calcium comme substance conservatrice. (5) Ce que contesteront le chimiste et photographe Louis Alphonse Davanne associé à Aimé Girard. (6) Jusqu’en 1861, Jacques Théophile Cognacq et sa famille sont recensés 42, rue du Palais. En 1866, ils sont domiciliés au 40, de la même rue. Agé de 44 ans, Théophile père est marchand- bijoutier ; son troisième garçon, prénommé aussi Théophile, âgé de 22 ans, est photographe (7) de même que le cadet Marius Gabriel. Six ans plus tard, lors du recensement de 1872, toute la famille est domiciliée au 24-26, rue du Palais. A partir du recensement de 1876 et jusqu’à la fin de sa vie, Théophile Cognacq père n’est plus recensé comme bijoutier mais comme photographe. Ces fils travaillent avec lui. (8) Deux belles vues du pont de Tonnay-Charente, datées, du 1er septembre 1885, sont signées Th. Cognacq & Fils. (9) On trouve aussi des portraits signés Cognacq Frères. Agé de 78 ans, Jacques Théophile Cognacq décède à La Rochelle le 9 février 1896 soit dix jours avant son fils Théophile, mort célibataire à l’âge de 51 ans. Faute de successeur, (Georges Adrien Cognacq est décédé avant son père), le fonds de commerce est vendu en mars 1897 au photographe nantais Auguste Lebrun.

Sources :

(1) De son union avec Louise Fanny Button, décédée un an avant lui, Jacques Cognacq avait eu un fils Ernest Cognacq (1839-1928). Après le décès de son père, Ernest, âgé de 12 ans, quitte le collège et commence à travailler comme commis dans un magasin de nouveautés de La Rochelle. En 1855, année de la première exposition universelle à Paris, l’adolescent monte dans la capitale Il y sera employé salarié ou commerçant travaillant à son compte. En 1870, il aménage dans un petit local qu’il sous-loue une modeste boutique qu’il place à l’enseigne « La Samaritaine ». Deux ans plus tard, en 1872, il épouse Marie Louise Jay qui était première vendeuse au rayon confection du « Bon Marché ». Le couple fera de « La Samaritaine » l’un des grands magasins de la capitale. (Didier Jung « Les Cognacq-Jay « Samaritaine et Philanthropie »)

(2) RetroNews – « L’Echo rochelais » des 24 et 27 juillet 1849.

(3) RetroNews – « L’Echo rochelais » du 19 mars 1850

(4) RetroNews - « L’Echo rochelais » du 1er octobre 1856.

 (5) « La Revue photographique » du 5 juin 1858. Ce numéro n’est pas en ligne sur Gallica.

(6) Gallica – « La Photographie » mars 1859.

(7) C’est sans doute Théophile Cognacq qui a été photographe à Laval en 1879 et 1880.

(8) Trois fils de Jacques Théophile ont travaillé avec leur père : Georges Adrien (1841- ?) ; Théophile (1844-1896) et Marius Gabriel (1845-1879).

(9) Ces photos sont en ligne sur Gallica.