Jules BUISSON

(1844-1903)
Photographe d'atelier

Alger Algérie Cannes Alpes-Maritimes

Fils d’un percepteur des contributions directes, Jules François Théodore Buisson est né le 24 mai 1844 à Cannes (Alpes-Maritimes). Il débute sa carrière de photographe dans sa ville natale.

CANNES : Dans son ouvrage consacré aux photographes des Alpes-Maritimes, Didier Gayraud indique que Jules Buisson, qui n’a que 20 ans, est déjà photographe à Cannes en 1864. (1) La notice qu’il lui consacre est illustrée par un autoportrait de Jules Buisson, daté de 1864. Le jeune photographe opère alors dans un atelier situé rue du Port 38 avec entrée rue Grande 3. Pour se faire connaître, il publie une annonce dans la " Revue de Cannes". Dernière parution le 29 avril 1865. En page une de ce numéro, le rédacteur du journal consacre un article aux préparatifs de départ de tous les hôtes de la ville qui, après avoir passé la saison d’hiver à Cannes, s’apprêtent à repartir chez eux. Les « hivernants »  qui veulent ramener un souvenir de leur séjour peuvent se rendre chez Jules Buisson qui  propose un très grand nombre de vues de la localité. (2) Mais le photographe va, lui aussi, devoir quitter sa ville natale. Il est tombé amoureux de Claire Alliez, la fille d’un marin de Cannes. On suppose, qu’aux yeux de M. Buisson père, ce n’était pas un "beau parti". Jules, qui n’a pas 25 ans, ne peut se marier sans l’accord de ses parents. De plus, Claire est enceinte. Avec son futur époux, elle traverse la Méditerranée pour aller vivre à Alger.

ALGER : Le 5 février 1866 Jules Buisson, photographe, vient déclarer la naissance de son fils Edouard Théodore né deux jours plus tôt rue de l’Echelle n°1 au domicile qu’il partage avec la mère de l’enfant. (3) Des portraits carte-de-visite signés J. Buisson à Alger ont été faits avant qu’il ne revienne dans sa ville natale.

CANNES : La date du retour de Jules Buisson reste à préciser. Les informations sont contradictoires. Le 26 juin 1869, sept mois après le décès de son père, il épouse Claire Alliez. Par discrétion (?), le mariage n’a pas lieu à Cannes mais à Nice (Alpes-Maritimes). Jules Buisson, propriétaire, s’y est fait domicilier. Il a choisi pour témoin André Gasquet, photographe à Cannes. Celui-ci est aussi témoin quand Jules Buisson, toujours propriétaire mais à Cannes, vient, le 13 novembre 1869, déclarer la naissance de Victor, son fils cadet. Cette même année 1869, Jules Buisson, photographe, participe à l’exposition organisée dans les locaux de la Société des lettres, sciences et arts de Nice. S’appuyant sur les Annales de cette société savante, Didier Gayraud précise que Jules Buisson y a présenté "aux côtés de Charles Nègre des clichés de Nice et de Cannes réalisés avec un nouvel appareil à axe tournant permettant de faire des vues panoramiques" (4) Depuis son retour à Cannes, Jules Buisson travaille dans un atelier situé boulevard de la Croisette où il est recensé en 1876. Lors des recensements ultérieurs (1886, 1891), il est toujours photographe et sa femme est réputée ne pas travailler. Pourtant c’est Claire Buisson qui a pris (à quelle date ?) les rênes de l’atelier de photographie de la Croisette. Son mari, malade, ne peut plus exercer son métier. (5) Elle signe ses portraits C. Buisson et exerce jusqu’à ce que Victor la remplace. Jules Buisson est décédé subitement à Cannes le 18 décembre 1903 dans l’atelier de photographie de son fils. Sur son acte de décès, il est qualifié d’ingénieur-constructeur.

Notes :

(1)     Didier Gayraud "La photographie à Nice, Monaco et dans les Alpes-Maritimes au XIXe siècle" Academia Nissarda (2016).

(2)      La " Revue de Cannes" est consultable en ligne sur le site des Archives municipales de Cannes.

(3)     Edouard Théodore Buisson sera reconnu et légitimé par ses parents lors de leur mariage à Nice le 26 juin 1869.

(4)     Didier Gayraud. Voir supra.

(5)     Photographe, Edouard Théodore Buisson aurait pu remplacer son père mais il est décédé le 12 juin 1885 à l’âge de 19 ans