Jean DECKER

(1896-1945)
Photographe d'atelier
1 photographie

Saumur Maine-et-Loire

Jean Edouard Francis Decker est né le 7 septembre 1896 à Vannes (Morbihan). Il est le douzième des quatorze enfants de Théodore Decker ((1851-1930) et Rosa Edwardes Presgrave (1857-1931). Voir notice Famille Decker. Le 3 décembre 1914, âgé de 18 ans, alors qu’il est photographe à Vannes, il signe un engagement volontaire pour quatre ans. Affecté au 23e régiments de dragons, il est réformé en août 1916 en raison d’une paralysie du nerf médian limitant les mouvements du coude.

SAUMUR : Au début des années vingt, Jean Decker s’installe 43, rue Nationale à Saumur (Maine-et-Loire) dans l’atelier où Sylvain Dupitier avait opéré une vingtaine d’années. Dans "L’Echo saumurois" du 4 juillet 1923, l’article consacré à l’inauguration du monument aux morts est illustré d’un cliché signé J. Decker. (1) Le photographe sera actif rue Nationale pendant toute la période de l’Entre-deux-guerres. Le 19 juin 1940, Saumur est défendue par 2 500 soldats français dont 550 élèves officiers de l’Ecole de cavalerie de Saumur, dits "Les Cadets de Saumur". Ils s’opposent à 40 000 Allemands qui doivent franchir la Loire et qui disposent de 300 pièces d’artillerie. Le 19 juin, près de 2 000 obus tombent sur la ville. Le commerce de du photographe est détruit (voir photo ci-dessous). Moins d’un an plus tard, en avril 1941, Jean Decker rejoint le réseau Confrérie Notre-Dame que dirige son neveu Gilbert Renault, grande figure de la Résistance sous le nom de Colonel Rémy. Jean Decker est arrêté en novembre 1941. Il fait partie du convoi de déportés parti de Compiègne le 8 mai 1943 qui arrivera deux jours plus tard au camp de concentration d’Orianenbourg- Sachsenhausen. Devant l’avance de l’armée russe, le camp est évacué. Jean Decker est transféré à Buchenwald et placé en quarantaine dans le petit camp. Le 18 février 1945, des déportés qui le connaissent se présentent au block où Jean Decker est détenu. Ils découvrent que leur camarade, la nuit précédente, a été transféré par ses gardiens vers une destination inconnue. Jamais, Jean Decker ne reverra les siens. Après guerre, c’est son fils Jean-Jacques Decker qui sera photographe à Saumur.

Sources :

(1) "L’Echo saumurois" du 4 juillet 1923. Consultable en ligne sur www.archives.ville-saumur.fr

(2) "Les Amis de la Résistance dans le Morbihan" http://www.lesamisdelaresistance56.com/

(3) Gallica "Société des lettres, sciences et arts du Saumurois" janvier 1947 - R.G. Marnot "Une poignée d’hommes dans la Résistance".